À la naissance, le bébé qui vient au monde a une motricité réflexe ce qui signifie que les connexions entre le cerveau et les muscles ne sont pas encore matures.
Un bébé bouge ainsi beaucoup mais de façon désordonnée.
Le processus qui va permettre de faire passer une information du cerveau au muscle est appelé : la myélinisation.
La myéline (substance qui protège et isole certaines fibres nerveuses) se répand du haut du corps vers le bas et du centre (moelle épinière) aux extrémités.
Le bébé va donc pouvoir contrôler ses mains après avoir pu maîtriser sa nuque, ses épaules…
Il y a un sens de développement et il est donc important de respecter le rythme de cette myélinisation qui peut être différente d’un enfant à l’autre.
Ce développement moteur est naturel.
Il s’agit d’acquisition et non d’apprentissage contrairement à ce que l’on pensait auparavant or il n’y a pas d’âge pour l’acquisition.
Le développement psychomoteur se fait petit à petit et non pas de façon linéaire.
La première étape de la myélinisation est le sourire volontaire vers 1 mois et demi. C’est à partir de cette nouvelle acquisition que tout commence en termes de développement moteur de bébé. Le bébé va ensuite tenir sa tête puis agripper un objet.
Il va commencer à coordonner doucement ses yeux et ses mains et va avoir envie d’attraper.
Petit à petit, avec ces gestes faits par hasard, le cerveau va assimiler que tel geste induit telle action.
L’important est de laisser l’enfant aller à son rythme, de le laisser faire seul sans intervenir et sans le forcer à adopter une posture qu’il ne maîtrise pas seul.
C’est ce que l’on appelle la motricité libre.
Il n’y a pas d’âge pour l’acquisition d’une nouvelle posture ou d’un nouvel apprentissage !
Généralement, même s’il n’y a pas de règle, le développement moteur de bébé se fait dans cet ordre :
- Le retournement dos à ventre
- Le retournement ventre à dos
- Le déplacement : bébé rampe d’abord en marche arrière. C’est tout à fait normal ! On le laisse faire. À un certain moment bébé va rencontrer un obstacle avec ses pieds et intervient alors le réflexe de poussée.
- Le 4 pattes (il n’est pas obligatoire !)
- La position assise
Attention, il ne faut pas asseoir un bébé qui ne sait donc pas s’asseoir seul.
Le bébé n’apprend rien et risque de faire un blocage.
On évite donc la chaise haute tant que bébé ne tient pas de manière autonome son dos.
Comme on ne force pas un bébé à s’asseoir, on n’apprend pas à un bébé à se mettre debout.
Le bébé apprend seul, à son rythme !
Même si chaque bébé suit son propre développement, quelques signes peuvent alerter :
- Le bébé a un côté du corps qui bouge plus que l’autre
- Après 4 mois, les réflexes archaïques sont toujours présents
- À 10 mois bébé ne se retourne ou ne se déplace toujours pas
- Le bébé ne marche pas à 20 mois
Comme le parent n’apprend pas à son bébé à s’asseoir ou à se tenir debout, il ne peut pas apprendre à attraper volontairement !
Il n’attrape volontairement qu’à 5 mois et c’est encore une fois une acquisition qu’il fait lui-même.
Autre exemple : en aidant bébé à marcher en le maintenant par les mains le parent favorise de mauvais appuis, de mauvaises postures. Son centre de gravité est alors faussé.
D’autre part, cela lui empêche d’avoir le réflexe de se rattraper sur les mains en cas de chute et provoque ainsi souvent des chutes importantes générant alors une crainte de l’enfant.
Chaque bébé évolue à son rythme et vouloir l’aider à franchir les étapes plus vite peut au contraire lui créer des blocages ou des difficultés.
Il est donc important de laisser bébé explorer le monde qui l’entoure en le laissant faire seul tout en veillant évidemment à sa sécurité.
On laisse bébé pieds nus à la maison et on l’observe découvrir avec bienveillance, patience et sagesse !